La saison des XC Marathon est lancée au Raid Evolénard !

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Pour la deuxième année consécutive j’ai inscrit le Raid Evolénard à mon calendrier, et c’était aussi ma première course au format XC Marathon cette saison. Une course exigeante, notamment dans sa deuxième partie dont les rampes sont aussi raides que le paysage est magnifique ! Quand on connait la région, c’est dire 🙂

Rapide présentation du Raid Evolenard :

  • Départ à Evolène, arrivée aux Haudères les deux étant séparés de 3km seulement (Valais, Suisse)
  • Support en 2016 des championnats Suisse XC Marathon, et sera en 2021 support des championnats d’Europe VTT marathon
  • 3 parcours : 62,5km / 2660m D+ ; 35km / 1330m D+ ; 24km / 875m D+
  • Et canton du Valais oblige, les montagnes et le paysage sont au rendez-vous ! Le dénivelé aussi : quand ça ne monte pas ça descend, et inversement, ne cherchez pas le plat

Dimanche 10 juin, en route pour Evolène où je me suis engagé sur le parcours du 62,5km avec comme objectif de juger mon état de forme sur ce qui est ma première course longue en 2018 puisque jusque-là c’était resté sous les 2h00. Avec ses longues montées et sa quasi absence de plat, c’est typiquement le genre de parcours qui me convient et me plait. Enfin, ça fera un excellent test grandeur nature avant le XC Marathon de l’Alps Bike Festival qui compte comme manche UCI Marathon Series et sur lequel mon but sera de rentrer dans les points UCI (top 40).

Profil - Raid Evolenard 2017

Profil – Raid Evolenard 2017

Pour le parcours en lui-même, aucun changement par rapport à l’année dernière. Il reste identique, si ce n’est qu’avec les fortes quantités de neige tombée cet hiver les organisateurs ont eu pas mal de travail avant la course pour rendre praticables certains passages. On est également prévenu que quelques névés seront à traverser sur le parcours. En résumé, les montées se font principalement sur pistes 4×4 et les descentes alternent singles et pistes larges. Le passage autour des Haudères pour l’arrivée du 35km et la bifurcation vers le 62,5km est plutôt très roulant avec quelques courtes bosses, autant y rouler en groupe si possible. Les montées de la 2ème boucle comprennent quelques sections bien raides qui ne manquent pas de faire mal aux jambes alors que la mi-course est déjà passée. Le haut de la dernière descente est la partie la plus technique avec une bonne quinzaine d’épingles qui s’enchainent mais passent assez bien, à l’exception de 2 ou 3 qui sont plus serrées. D’une façon générale pour comparer au Grand Raid BCVS, je dirais que les montées sont semblables, les descentes un peu plus techniques, et la part de single quand même plus importante. En tout cas un parcours varié et intéressant, avec un dénivelé important, pas trop long, et qui offre des points de vue magnifiques pour qui prend le temps de lever les yeux !

Arrivé sur place aucun problème pour se garer et récupérer la plaque de cadre, l’organisation est bien rodée et tout est fait en moins de 10 minutes. En guise de souvenir à l’inscription un sac avec des spécialités valaisannes : fromage, pain, jus de fruit, et un saucisson. Personnellement je préfère recevoir ce genre de cadeau au départ d’une course qu’un énième Tshirt ou maillot de vélo qui va remplir un peu plus l’armoire.

 

09h00 : TOP DEPART !

Comme l’année dernière le plateau au départ de la course est relevé, avec des pilotes de renom : Urs Hubert, Konny Looser, Franck Claes, Arnaud Rapillard, Adrien Chenaux (vainqueur l’an dernier), Christophe Sauser (j’aimerai être retraité avec un niveau comme le sien 🙂 ) chez les hommes, Ariane Lüthi ou encore Alice Pirard chez les dames. C’est vraiment une des particularités du XC Marathon que de voir se mélanger au départ les professionnels et les amateurs. Toujours à propos du départ les organisateurs ont revu la procédure cette année et ça me semble être une bonne chose. L’an dernier tous les coureurs partaient en même temps quel que soit le parcours et forcement le rythme n’était pas le même entre ceux engagés sur 35 ou 62km, avec plus de nervosité de la part des coureurs du 35km pour être bien placés dès les premiers mètres. Cette année le départ des femmes licenciées était donné à 9h00, puis les hommes licenciés à 9h02 avec tous les autres coureurs du 62km, et ensuite à 9h30 tous les participants des 35 et 24km. Cette séparation des départs en fonction du parcours m’a vraiment semblé être une bonne chose. C’est un des seuls reproches que j’avais l’an dernier et sans doute que l’organisation l’a entendu suffisamment de fois pour revoir la chose.

Au coup de pistolet, on démarre sous conduite sur une route large en descente puis on enchaine plusieurs bosses et faux plats avant que le pourcentage n’augmente réellement et que le peloton commence cette fois à s’étirer. Avec 600m de D+ à grimper pour arriver au sommet de cette première difficulté je prends dès le départ mon rythme et cale ma puissance autour de 270w (~4,5w/kg) comme l’an dernier. Les jambes tournent correctement même si je sens encore un léger manque de repos, et je remonte quelques groupes pendant ces 35 minutes d’ascension jusqu’à la bascule à 1965m dans la descente à Chalet Vieux.

Le début de la descente se fait sur un single assez pentu avec un peu de pilotage, puis un morceau de piste, et on rattrape à nouveau un single sur lequel on enchaine les courtes montées raides et faux plats. Le rythme est varié, pas de grosse difficulté, rien de dangereux, c’est ludique mais il faut aussi faire attention à ne pas se griller en appuyant trop les relances car la course ne fait que commencer. A ce moment là de la course je roule avec Arianne Lüthi qui est en tête chez les dames.

Après cette descente et ces bosses arrive le deuxième gros morceau de la journée pour remonter au lieu dit L’Etoile à 2170m d’altitude en partant des 1750m où on se trouve actuellement. Tout se passe bien dans cette montée, je me détache légèrement du groupe avec lequel je roule et je suis même légèrement en avance sur mon temps de l’an dernier dans ces conditions similaires. Je fais cette montée en 27 minutes à une moyenne de 240w (~4w/kg), en zone Tempo.

La descente qui suit est rapide, sur piste, et on arrive sur une portion très roulante du parcours d’environ 1,5km sur bitume en faux plat montant avec la traversée d’un tunnel. Sans réelle explication je commence à sentir des crampes dans les deux cuisses quand il faut remettre en route après la descente. Ca m’arrive régulièrement, mais par contre après seulement 1h30 de course c’est plutôt rare. Je gère le mauvais moment en pédalant plutôt en vélocité le temps de me refaire la cerise sur ce bout de bitume, avant la suite de la descente pour rejoindre les Haudères.

De nouveau en compagnie d’Arianne Lüthi pour aborder la descente qui est similaire à la précédente : rapide, avec des passages plus cassants, mais sans grande difficulté technique si ce n’est d’anticiper les pièges avec la vitesse. Arrivé en bas j’entame la boucle de 6km sur le domaine de ski de fond qui est la seule partie plus ou moins plate du parcours. L’occasion de voir que les crampes me laissent tranquille pour le moment. Deux autres concurrents me rejoignent sur la fin de cette première boucle, j’en profite pour m’abriter un peu sur le plat en prévision de ce qui arrive ensuite ! Ravitaillement éclair avec Sylvain qui m’attend avant la séparation du parcours 62,5km et l’arrivée du 35km, et on entame à 3 cette deuxième boucle.

Troisième difficulté du jour qui nous emmène de 1450m à 2250m avec juste un palier sur quelques kilomètres à la Forclaz à 1700m. Pour l’avoir fait l’an dernier, je me souviens bien que le début est usant avec des forts pourcentages à plusieurs répétitions, avant de redevenir plus constant. On roule à 3 dans cette succession de raidars et j’essaie de ne pas me mettre dans le rouge en comptant bien élever le rythme dès que ce sera plus roulant. Je sers les dents, ça passe, et comme prévu j’accélère pour me détacher. Malgré le retour des crampes que je dois gérer je réussi à prendre de l’avance et rattrape encore 2 ou 3 concurrents en surchauffe devant, mais dans le même temps je suis un peu moins vite que l’an dernier. Ma puissance moyenne sur la montée se situe à 220w, en bas de ma zone Tempo après 3h00 de course.

Je bascule donc seul avec 150m de D- sur un single composé d’une dizaine d’épingles, et tout de suite après il faut remettre les jambes en marche pour la dernière montée du jour qui est aussi le point culminant du parcours à 2450m. La montée est régulière, sur piste, et je garde le même rythme à 220w moyen pendant les 25 dernières minutes de montée du parcours. Une fois en haut on surplombe Evolène d’où on est parti 50km plus tôt, et bien entendu la vue est toujours aussi grandiose ! Pas le temps de s’éterniser malheureusement, je me lance dans les 6km de descente non stop. La première moitié de la descente est la plus technique de la course selon moi avec une multitude d’épingles plus ou moins serrées à passer. En plus de la difficulté technique je suis rattrapé par les crampes qui m’empêchent de me déplacer totalement comme je veux sur le vélo… Dans les dernières épingles Nicolas, un des concurrents avec qui j’avais commencé la seconde boucle, me rattrape. Ca fait plusieurs courses qu’on roule dans des temps proches, je l’avais vu s’accrocher à la dernière montée, il a fini par me rattraper et je le laisse passer sans difficulté puisqu’il est maintenant plus rapide.

La deuxième moitié de la dernière descente est plus rapide puisqu’on retrouve des pistes, mais elle est interrompue par un kilomètre de faux plat montant avec plusieurs bosses à passer. Impossible pour moi de les passer en force sur l’élan à cause de mes crampes, je dois mouliner et perds du temps. Un 2ème concurrent me double à ce moment là et je ne peux rien faire pour suivre. Fin de la descente et retour sur le plat pour les deux derniers kilomètres avant l’arrivée. Derrière moi je vois un autre participant à une cinquantaine de mètres, donc pas question de dérouler jusqu’à la fin. Je roule avec ce qu’il me reste à 250w sans déclencher de crampe, l’écart reste constant, et ça tiendra jusqu’au bout !

Je passe la ligne d’arrivée après 4h04:27 et me classe 27/172 au scratch homme. Devant, Urs Huber remporte la course en 3h16:40 suivi d’Andreas Moser et Emeric Turcat. Chez les femmes Arianne Lüthi l’emporte en 4h05:43 avec une confortable avance sur Andréa Ming et Franziska Brun.

Pour ma part le bilan sur cette course est mitigé. J’ai pris un bon départ avec un rythme légèrement supérieur à l’année dernière puisque j’avais 2’40 d’avance à la fin de la première boucle de 35km, mais les crampes que j’ai eu ensuite m’ont trop pénalisées sur la seconde boucle plus exigeante où je perds cette fois 3’20. Ce n’est pas encore alarmant car c’était ma première course aussi longue de la saison, mais je vais devoir essayer de comprendre pourquoi ces crampes sont arrivées aussi rapidement si je veux aborder les futurs marathons sereinement. J’étais aussi habitué à améliorer mes chronos d’année en année, et j’arrive peut-être sur un plateau qui va me demander pas mal de travail pour encore progresser. A voir la tendance dans les mois qui viennent…

 

Matériel VTT :

Cette saison je roule toujours avec mon Scott Spark RC 900 World Cup, pas de changement. Les montées du Raid Evolénard sont dans l’ensemble roulantes et le tout-suspendu ne procure pas d’avantage face à un semi-rigide dans ce cas. Par contre je pense qu’il est appréciable dans les longues descentes pour limiter la fatigue en plus de pouvoir passer plus vite. Avec mon montage à 10,5kg je pense avoir un bon compromis pour ce genre de XC Marathon en montagne.

Pour le reste, je n’ai rien changé à mes équipements habituels :

  • Pneu avant : Schwalbe Rocket Ron Snake Skin Tubeless Easy 29 x 2,25
  • Pneu arrière : Schwalbe Racing Ralph Snake Skin Tubeless Easy 29 x 2,25, exactement la même paire que l’an dernier
  • Développement : plateau oval Absolute Black 34 dents devant et casette Eagle 10-50 derrière, en fonction du niveau prévoir un 32 dents pour assurer le coup au moment d’aborder les fortes rampes de la 2ème boucle avec la fatigue déjà présente
  • Tige de selle télescopique : comme souvent loin d’être obligatoire sur un XC Marathon mais perso c’est un accessoire dont je ne me passe plus. Ca m’a quand même donné plus d’aisance dans les descentes les plus raides et les passages en épingle

 

Nutrition :

Sur cette course j’ai voulu tester la crème de marron en guise de ravitaillement. J’ai plusieurs fois vu des avis comme quoi c’était efficace et que ça remplaçait bien les gels. Ce que je peux dire c’est que je n’ai jamais eu la sensation d’avoir faim ou de manquer d’énergie, et que si on aime le goût ça passe bien. Je n’ai pas non plus eu de problème d’assimilation ni de maux de ventre. C’est par contre un peu épais comme texture donc ne pas hésiter à boire juste après.

En résumé voici mon carburant pour la journée :

  • Petit déjeuner : gâteau de l’effort version J-P Stefan et boisson d’attente version A Roche
  • Crème de marron, environ 60g / heure
  • Boisson anti-oxydante (A Roche), environ 500mL / heure

 

Conclusion :

J’avais beaucoup aimé cette course lors de ma première participation l’an dernier, et ça s’est confirmé cette année ! Encore une fois l’organisation est excellente, le parcours varié, et je vous laisse juger du cadre mais il faudrait être difficile pour ne pas apprécier. Bref, le Raid Evolénard réunit les ingrédients nécessaires à un beau marathon alpin selon moi. A vous de le cocher sur votre agenda l’an prochain pour venir vérifier sur place 😉

Prochaine course pour moi à la Clusaz avec le XC Marathon de l’Alps Bike Festival, vendredi 15 juin. La course est labélisée UCI Marathon Series donc mon objectif sera de rentrer dans le Top 40 pour marquer des points UCI. D’ici là je vais mettre l’accent sur la récupération les jours qui viennent pour m’assurer d’arriver en forme au départ. C’est la période de la saison où il faut jongler avec le difficile compromis « entrainement versus fraîcheur physique et mentale » pour réussir à enchainer les courses…

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Loïc

Je pratique le VTT Cross Country avec une préférence pour le format Marathon - XCM. Sur VTT XC Blog j’aborde notamment les sujets suivants : récits de courses, réflexions sur l’entrainement en cyclisme, pistes pour améliorer sa pratique, nutrition, tests de matériel et tutoriels.

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